Cabales nocturnes

24/09/2016 11:49

Il nous arrive de faire des rêves qui peuvent nous sembler réels parce que nous avons la sensation d’en ressentir tous les éléments qui s’y trouvent : la chaleur du soleil sur la peau, l’odeur de la brise marine sur une plage, la pluie qui tombe, le froid pénétrant, le vent qui souffle où l’impression de vivre des situations incongrues telles que : chercher son chemin dans une ville que l’on ne connaît pas où les gens y parlent une langue inconnue, de se promener dans un lieu qui nous est familier mais où la vie semble s’y dérouler différemment, d’avoir le sentiment d’être poursuivi par quelqu’un ou quelque chose d’invisible, d’avoir l’impression de voler dans les airs comme le ferait un oiseau. Ce sont des sensations que l’on a tous un jour où l’autre ressentit et qui nous ont fais nous demander si elles faisaient partie de la réalité ou bien d’un rêve ?

Où mènent les chemins de l’inconscient que nous empruntons chaque nuit ? Nous conduiraient-ils vers une autre perception de l’univers et de nous même ? Ou vers une autre réalité ?

Avant de répondre à ces questions il nous faudrait définir les notions de rêve et réalité. Que savons-nous de l’un et l’autre ?  Ces pensées se résument à ce que l’on nous en a toujours appris, c’est-à-dire absolument rien de concret !... Autant que la vie et la mort. L’action de vivre n’est pas volontairement liée au fait que nous respirons, et la mort en son sens ne signifie absolument pas que tout s’arrête pour un individu…Qui peut l’affirmer avec conviction ?

Ce sujet est aussi vaste que « les temps » qui s’étirent autour de la grande horloge universelle, que la phase du sommeil nous permettrait « inconsciemment » de traverser pour accéder aux dimensions parallèles. Cette action de franchissement  symboliserait notre rêve, ce qui expliquerait le côté réaliste mais incongru de celui-ci. Parce que nous en ressentons tous les éléments qui s’y trouvent mais que notre esprit, ne les comprenant pas en totalité, n’en garderai qu’une sélection fragmentaire (mon cher WATSON ?). Ce qui expliquerait ces sensations de malaises qui nous envahissent après ce qu’on appelle « un mauvais rêve » ou bien d’avoir eu l’impression de discuter avec quelqu’un qu’on a connu et qui est mort depuis longtemps…

Ces franchissements ou incursions dans ces mondes ne se feraient que sous une forme de plasma étherique (une sorte d’hologramme) et serait là, l’explication des phénomènes de décorporations ou voyages astraux (voyages hors du corps N.D.E) que subissent à leur insu certaines personnes la nuit. Parfois, elles ont eu l’impression de s’envoler en spirale vers le plafond de leur chambre ou au contraire la sensation d’en tomber en se réveillant brusquement dans leur lit.

On peut penser que depuis la plus haute antiquité, ces franchissements intemporels étaient connu des anciens. Selon la tradition tibétaine ou égyptienne, les prêtres accompagnaient les défunts dans le monde des morts.  Cette action suggère qu’elle ne pouvait se faire que dans « un état semi conscient » ou sous l’influence  de drogues et autres hallucinogènes permettant ainsi l’accès à plusieurs mondes, notamment celui des trépassés.

Des drogues, à base de champignons hallucinogènes ou bien d’herbes tels que le Cannabis et le Haschisch, auraient la faculté de débloquer certaines parties du cerveau rendant plus réceptif notre esprit aux différents degrés vibratoires de l’univers. Nous pouvons imaginer alors que ces hiérarchies sont comme les sillons que l’on trouve sur nos anciens disques vinyles, conduisant à des mondes  identiques au notre mais dupliqués paradoxalement (univers fractals) à cause de nos franchissements intemporels (puisque l’action que l’on y mène est différente à chacun de nos  rêves). « Ce cheveu dans la soupe », impose une réflexion sur l’idée que nous, nous faisons de l’espace-temps et de la vie telle que nous la concevons. Pour expliquer cette théorie : pour le voyageur du temps que vous pourriez être, le simple fait de fouler l’herbe d’une époque passée ou future jusqu’à laquelle vous êtes parvenus, fait que vous venez de créer un paradoxe spatio-temporel, une autre réalité dans laquelle vous êtes intervenu et qui sera de toute façon « l’unique réalité » pour ceux qui la vivent. Prenant en compte les nombreux éléments scientifiques et spéculatifs que notre livre met en évidence, l’exemple du voyageur du temps pourrait très bien être appliqué à ce que nous incarnons la nuit quand notre esprit fabrique les rêves paradoxaux à l’intérieur desquels nous interagissons inconsciemment ou dans certains cas consciemment.

          

      « L’homme qui vit est un homme entouré de mirages… » (Marc AURELE)

 

Guy Tarade et Christophe Villa-Mélé©

Illustration par Christophe Villa-Mélé