Fable autour d’une toile

12/03/2015 09:49

BERGERE, PAS DE TENTATION. QUE POUSSIN, TENIERS, GARDENT LA CLEF ; PAX DCLXXXI. PAR LA CROIX ET CE CHEVAL DE DIEU, J’ACHEVE CE DAEMON DE GARDIEN A MIDI. POMMES BLEUES.

Ces phrases sont extraites d’un parchemin codé, concernant la Famille des BLANCHEFORT, intimement liés à l’énigmatique trésor de Rennes-le-Château par le biais de la célèbre toile de NICOLAS POUSSIN, « les Bergers d’Arcadie » exécutées en deux exemplaires, l’une en 1827, l’autre en 1838. La seigneurie des BLANCHEFORT, a sa place marquée dans le comté de Razès (Rennes-le-Château) et dans l’histoire du Rhedesium. Bernard de BLANCHEFORT, se met avec d’autres seigneurs de la contrée en révolte ouverte contre Bernard ATON, vicomte de Rhedez (XIe siècle).

Aussi obscures soient-elles, ces lignes enseignent, par allusions, divers vecteurs de recherche. Les quatre premiers mots importants sont BERGERE et TENTATION, POUSSIN et TENIERS, Font penser aux oeuvres des deux célèbres Maîtres que sont  NICOLAS POUSSIN et David TENIERS fils, dit le Jeune.

NICOLAS POUSSIN

 NICOLAS POUSSIN naquit le 15juin 1594, à VILLERS près des Andelys. Fils et petit-fils de notaire à Soissons, il est issu de noble lignée ; dès 1280 apparaît un Gervois POUSSIN, Seigneur de Juigné ; l’un de ses descendants, le noble homme Georges POUSSIN, Sieur du PLESSIS est Conseiller du Roi en 1622 ;

« Que POUSSIN, Teniers, gardent la clef... » Invite à comprendre que par l’une de ses œuvres, les BERGERS D’ARCADIE, dévoile une partie de la clef du secret des BLANCHEFORT.

De son adolescence à VILLERS sur Andelys ne subsistent que peu de traces. De 16 à 18 ans les maniéristes Quentin VARIN puis No JOUVENIT à Rouen, lui enseignent la peinture. A 22 ans, en 1616, il part à pied pour Paris, où il rentre â l’atelier de Georges LALLEMAND.

IL est attiré très tôt par l’école Italienne imprégnée des souvenirs de la Grèce et de Rome. Un premier voyage vers l’Italie avorte faute de moyens. il regagne Paris.

A 28 ans, en 1622, il exécute six grands tableaux pour les Jésuites de la rue St-Antoine les œuvres retraçant la vie de St-lgnace-de-Loyola et de St François-Xavier sont peintes au rythme de un tableau par jour. Travail exceptionnel remarqué par MARINO, un poète en vogue, qui l’introduit auprès de Philippe CHAMPAIGNE.

Celui-ci verra son œuvre influencée par celle de POUSSIN ;

sa « Résurrection de Lazare », réalisée avec cinq autres toiles vers 1630 pour les Carmélites du Faubourg St-Jacques, en témoigne.

C’est enfin le départ vers l’Italie en 1624, MARINO l’accompagne.

Dès cette date, il va s’épanouir en un classicisme baroque inspiré des épisodes poétiques de la Mythologie. De 1630 à 1640, son œuvre subit l’influence de TITIEN l’écrivain et historien Suisse Jacob BURCKHARD, écrira au sujet de POUSSIN  « il devint le vrai créateur des lois du paysage ». « L’enlèvement des Sabines » en 1630 (Louvre) et « la prise de Jérusalem » font deviner en lui une « profonde passion pour la vérité historique. »

Dès 1636, le Cardinal Armand Jean du PLESSIS, Duc de RICHELIEU, alors ministre de LOUIS XIII, six ans avant sa mort, acquiert les « Bacchanales ». En 1638, il fait revenir le peintre d’Italie.

L’ambassade qui lui est envoyée, en la personne de Fréart de CHANTELOU, fervent admirateur de POUSSIN, est reçue froidement ; elle doit user de pressions devant la résistance à l’invite « ... Le Roi a le bras long !... »

En effet, Nicolas rentre à Paris le 17 décembre 1639. Sitôt, il est présenté au Roi, qui le nomme premier peintre, et se propose de le commanditer, le Cardinal est présent.

Il est notablement traité, mais bien vite se sentant par trop exploité, assailli par les intrigues de Cour fomentées par VOUET et LEMERCIER, il décide en 1642 son retour auprès de sa femme restée à Rome, Via Paolina. Son œuvre incline de plus en plus vers l’antiquité : déjà, les BERGERS D’ARCADIE (Louvre) marquent un tournant dans son expression des idées. Plus il vieillit, moins il consulte le modèle, le cadre l’intéresse bien plus. Son art est de plus en plus inspiré par la nature.

Eugène DELACROIX qui a travaillé deux siècles plus tard, avec une espèce de feu (Moniteur du 26 juin 1853), sur Nicolas POUSSIN lui attribuera le mérite d’un art « faisant profession des choses muettes ».

L’idée et la Nature ; l’œuvre de POUSSIN s’articule en l’expression conjuguée de l’une par l’autre, de l’une avec l’autre. POUSSIN choisit ses clients. Il reçoit des commandes qu’il exécute de mémoire, sur description. Il modèle par les formes et le chromatisme, des idées profondes, mais aussi nuancées. Tout dans son œuvre, à l’image de sa vie, fait preuve dès lors de mesure, de clarté et d’une totale logique.

PSYCHOLOGIE « ARCADIENNE » DE POUSSIN

L’origine des BERGERS D’ARCADIE, au sous-titre significatif « la Félicité sujette à la mort », est confuse ; si certains la présument vers 1629, H. LEMONIER, lui, attribue la création du tableau entre 1638 et 1639 .

Ces dernières dates indiqueraient donc que le tableau aurait été exécuté dés l’arrivée du Maître à la Cour de France.

Qui l’a commandé, Louis XIII, Richelieu ?

Ce point reste très obscur !

L’enrichissement culturel de POUSSIN, lors de son séjour à Rome s’est cristallisé sur la Mythologie Grecque et Romaine,

 «Sa familiarité avec les sarcophages des Palais Romains fut pour lui l’occasion de penser aux épitaphes des nécropoles antiques « arcadiennes » ou autres. »

Le mythe de SELENE et ENDYMION, issu du folklore Egéen où il est prôné l’immortalité engendrée par l’amour, hanta très tôt son œuvre.

En effet, L’ENDYMION du Palais Pallavicini-Raspigliosi, construit vers 1603, résidence du Cardinal de Mazarin, fut découvert emmuré et encastré sur la façade extérieure, à une grande hauteur.

— la représentation de la femme nue au premier plan se reconnaîtra en l’une des femmes des BACCHANALES,

— Sélène en péplos descendant de son cheval sera représentée dans MOISE

SAUVE DES EAUX,

— la figure féminine debout à droite rappelle celle des BERGERS D’ARCADIE.

— un exemplaire des cartons attribués à Nicolas POUSSIN, reproduisant ce sarcophage antique, comporte un décor paysagiste qui évoque les BERGERS D’ARCADIE.

L’ORIGINE DES BERGERS

C’est une œuvre réputée assez médiocre, qui a inspiré le grand peintre qu’est Nicolas POUSSIN.

Le Napolitain Jacques SANNAZAR, né le 28 juillet 1455 fut un poète qui servit les Princes d’Aragon. Sa composition l’ARCADIE lui valut la notoriété elle peut dater de 1481 ou 1486. Le texte comptant 12 proses et 12 épilogues, sur des rythmes différents, a pour thème : l’arrivée de SINCERE— l’auteur lui-même — cherchant la consolation d’un Amour juvénile, en ARCADIE.

Dans ce poème, encore célèbre au XVIIe siècle, sont noyées les données fondamentales des tableaux réalisés par Nicolas POUSSIN sur le thème des BERGERS D’ARCADIE : trois bergers, une bergère déchiffrent l’épitaphe  ET IN ARCADIA EGO : « Moi aussi je suis en Arcadie ou et moi aussi j’existe en Arcadie » qu’il faut prononcer en autrement I TEGO ARCANA DEI : « Va je recèle les secrets de Dieu », portée sur un tombeau champêtre. L’expression de l’idée émise par ET IN ARCADIA EGO est ancienne, mais sa forme en cette phrase est inconnue avant le XVIIe siècle.

Cela n’est pas sans intérêt !

Nota : ET IN ARCADIA EGO, se retrouve sur les armoiries de la famille d’un soi-disant descendant des rois mérovingiens, le fantaisiste Monsieur Pierre Plantard de Saint Clair, qui défraya la chronique au début des années 1980 dans les méandres sinueux de l’affaire de Rennes-Le-Château.car celui-ci s’est autoproclamé prétendant au trône de France ? Mais plus sérieusement on retrouve cette singulière épitaphe sur la deuxième stèle de la tombe de Marie Nègre d’Ables d’Hautpoul, de Blanchefort, qui fut inhumée en 1781

Une première oeuvre de POUSSIN, celle qui fait partie de la Collection du Duc de DEVONSCHIRE, est une approche du sujet.

Les éléments majeurs sont restructurés en une seconde toile, construite sur des mesures en rapport avec le Nombre d’or. Elle est tout autant imprégnée de I’ARCADIA, mais aussi plus pure elle devient plus puissante, surtout elle laisse plus de place au paysage d’arrière-plan.

L’existence de deux versions des BERGERS D’ARCADIE, peut laisser supposer que la première d’entre elles ne convenait pas à la représentation de l’idée que l’on voulait y exprimer.

LE TOMBEAU DES PONTILS

Il existe au lieu-dit LES PONTILS, sur la route qui mène de SERRES à ARQUES, un tombeau ressemblant étrangement à celui que déchiffrent les BERGERS D’ARCADIE. Certains auteurs affirmèrent sciemment une contre-vérité patente : « ce tombeau est celui qu’a peint Nicolas POUSSIN. » La réalité est toute autre

Monsieur Louis GALIBERT est venu s’installer aux PONTILS, commune de PEYROLLES, avec son épouse Elisabeth, en 1880. Dans sa propriété, il crée une usine très importante pour l’époque. Il y fabrique des galons et des chaussures pour l’armée.

Située près d’un cours d’eau, alors très abondant, il construit un barrage et pose une dynamo pour alimenter en électricité son usine et ses quelques machines.

Son petit fils fait élever un tombeau sur un tertre situé à une cinquantaine de mètres de la route, en 1903. L’année suivante sa grand-mère y est portée en terre.

La famille GALIBERT part bientôt pour Limoux,. Une concession est achetée au cimetière de la ville le 12 décembre 1921 ; un caveau y est construit.

La porte et les parements en pierre de taille du tombeau des PONTILS en sont enlevés et servent à couvrir le caveau de Limoux. Les restes d’Elisabeth Galibert y sont placés. Monsieur Galibert met en vente la Maison des PONTILS.

Une famille américaine s’intéresse à la propriété. Mme RIVERA et son fils M. LAWRENCE, veulent se fixer en France après avoir habité dans plusieurs pays. Mme RIVERA cherche un endroit tranquille pour que son fils malade puisse se soigner. Très érudit, celui-ci possède plusieurs diplômes d’études supérieures.

A l’âge de 52 ans, LAWRENCE va s’installer dans l’usine désaffectée et crée un élevage de chèvres, un autre de lapins blancs. C’est un original, fui et peu aimé, sortant peu le jour, et travaillant la nuit. Bien souvent les fermiers qui habitent aux alentours, l’entendent crier et vociférer des phrases incompréhensibles. Les gens le craignent.

Seule, une femme mariée à un espagnol qui habite à Arques, noue des liens de sympathie avec lui. Monsieur LAWRENCE va alors refaire le TOMBEAU DES PONTILS en s’inspirant des BERGERS D’ARCADIE de Nicolas POUSSIN.

A la mort de sa grand-mère, il le ferme complètement. Lorsque sa mère décède, il attendra quelque temps et se livrera à des scènes étranges d’après les témoins de l’époque. Il ne fera rien de moins que d’embaumer (selon le rite des funérailles des Pharaons) le corps de sa mère et ceux de ses deux chats, selon la volonté de la défunte. Un matin, il placera les dépouilles dans le tombeau. Ayant hérité de sa mère, il part pour Carcassonne. Après avoir dilapidé sa fortune, M. LAWRENCE meurt misérablement le 25 Juillet 1954

Ce tombeau des PONTILS a été fracturé et violé plusieurs fois, à tel point qu’il a été rasé en 1988.

MYTHOLOGIE

L’Arcadie est une région de Grèce où les poètes situaient le royaume du bonheur. La phrase « et in arcadia ego » est une formule très ancienne, toujours associée à la mort, qui s’exclame par ces mots : « et moi aussi j’existe en Arcadie ». C’est un rappel méditatif pour signifier aux hommes, même les plus heureux, qu’ils sont mortels. Le thème de la mort en Arcadie avait déjà été traité par le peintre Le Guerchin : son tableau mettait en scène des bergers, découvrant un crâne humain posé sur une pierre cubique

L’Arcadie est aussi le « pays des ours »; sa déesse Arcas, compagne de chasse d’Artémis, avait été séduite par Zeus, dont elle eut un enfant. Pour la soustraire aux punitions d’Artémis (les deux déesses ayant prononcé tin vœu de chasteté...) Zeus plaça Arcas au ciel où clic devint la constellation de la Grande Ourse, son enfant devenant la Petite Ourse... Le Razès est souvent comparé à l’Arcadie; d’un point de vue géographique c’est exact (relief karstique, fleuves souterrains, biotope favorable aux plantigrades), mais c’est aussi trop commode pour récupérer l’ascendance « Ursus ».

L’Arcadie, dans la mythologie grecque, peut être considérée comme l’équivalent de l’île d’Avalon, et même de l’autre Monde celtique, celui des tertres souterrains où vivent les dieux et les héros de l’ancien temps.

De plus, on sait que Nicolas Poussin était très attiré par les doctrines hermétistes et qu’il fréquentait des gens connus pour leur appartenance à des  « confréries » plus ou moins secrètes.

FOUCQUET, POUSSIN ET LA SOCIETE ANGELIQUE

Sans doute le peintre était-il lui-même membre d’une de ces sociétés

« Initiatiques » qui pullulaient en Italie, et même  en France, au XVIIe siècle. On sait aussi qu’il fut le protégé de Nicolas Foucquet, et que ce dernier a eu des rapports avec le peintre. En 1655, le surintendant des Finances avait envoyé à Rome son frère, l’abbé Louis Foucquet, « avec la mission secrète d’y acquérir des œuvres d’art destinées à l’ornement de Belle-Île, de Saint-Mandé et du château de Vaux-le-Vicomte ». Louis Foucquet s’adressa évidemment à Nicolas Poussin. Mais cette « mission secrète » était-elle seulement destinée à un trafic d’œuvres d’art ? On peut en douter à la lecture d’une lettre envoyée de Rome par Louis à son frère le surintendant. Cette lettre est fort ambiguë, car on y lit cette curieuse phrase : « Lui (c’est-à-dire Poussin) et moi nous avons projeté certaines choses dont je pourrai vous entretenir à fond dans peu, qui nous donneront, par monsieur Poussin, des avantages que les rois auraient grand-peine à tirer de lui, et qu’après lui peut-être personne ne recouvrera jamais dans les siècles à venir; et, ce qui plus est, cela serait sans beaucoup de dépenses et pourrait même tourner à profit, et ce sont choses si fort à rechercher que quoi que ce soit sur la terre maintenant ne peut avoir une meilleure for tune et peut-être égale. »

Il est évident que cette lettre peut concerner des « magouilles », des moyens peu honnêtes de se procurer des œuvres d’art à bon prix. Il y en a d’exposées dans les autres lettres de Louis à son frère. Mais les termes employés ici semblent hors de proportion avec une simple histoire de tableaux. Cela paraît nette ment plus important. On peut certes imaginer bien des choses à ce propos, mais ce qui est sûr, c’est que Nicolas Foucquet sera bientôt emprisonné à vie parce qu’il détenait un secret, et que ce secret, il ne devait en aucun cas le dévoiler. Et pour quoi, après l’emprisonnement de Foucquet, Colbert fit-il faire des recherches dans les archives du Razès? Que cherchait-il? L’imbroglio est total, et le mystère de plus en plus épais.

Nicolas Poussin s’était choisi un sceau plutôt curieux : il représentait un homme tenant une nef ou une arche, avec la devise « tenet confidentiam » qui peut se traduire par « il détient le secret ». Et que penser de l’ouvrage posthume de Maurice Barrès, le Mystère en pleine lumière, qui regroupe plusieurs études sur les peintres, et dans lequel il se livre à d’étranges considérations ? Barrès laisse entendre que de nombreux peintres appartenaient à des confréries initiatiques, plus particulièrement à une mystérieuse « Société Angélique ». Il le suggère à propos de Delacroix, s’intéressant tout particulièrement à « l’aspect angélique de son œuvre ».

Il se fait plus précis en ce qui concerne Claude Gellée, dit le Lorrain, à propos duquel il dit : « On sent bien qu’il n’est pas né tout d’un coup, qu’il a été préparé. » Cela signifie que Claude Gellée faisait partie d’un groupe spiritualiste qui lui dictait certaines de ses inspirations. Et Barrès ajoute

 « Si l’on veut connaître Gellée, il faut le dessin de Sandrart où il se présente dans la plus digne compagnie auprès de son ami Poussin. » Faut-il en conclure que Nicolas Poussin appartenait à la même « confrérie ?» Toujours à propos de Claude le Lorrain, qu’il met en parallèle avec Poussin, Barrès dit encore « Il n’est rien si les Anges ne lui tiennent pas la main, s’il n’est pas dans la société céleste, s’il s’écarte de ce qui l’enchante, le soutient et le soulève. Il sait son poème et hors de cela ne sait rien. » On ne peut être plus clair à propos de l’existence d’une « Société Angélique» à laquelle appartiennent la plupart des peintres (et aussi des écrivains) de toute époque. Mais il y a encore mieux, car Barrès dévoile franchement le mot de passe : « Il faut toujours que nous ménagions dans quelque coin de notre œuvre une pierre tombale avec l’inscription fameuse : et in Arcadia ego. » Et si l’on voulait douter de l’existence de cette « Société

Angélique » dont le signe de ralliement ou de reconnaissance paraît être la formule inscrite sur le tombeau peint par Poussin, on devrait lire une lettre de George Sand à Gustave Flaubert, datée du 17 décembre 1866. Voici en effet ce qu’écrit la « bonne dame de Nohant » : « Dans tous les cas, aujourd’hui, je ne suis bonne qu’à rédiger mon épitaphe! Et in Arcadia ego, vous savez. » Le vous savez  en dit d’ailleurs davantage que n’importe quel discours. Avant d’être la « bonne dame de Nohant »,

George Sand a participé à tous les mouvements d’inspiration utopiste et sait fort bien à quoi s’en tenir sur certaines « confréries » plus ou moins héritières des « Illuminés de Bavière» et des « ordres » clandestins du Moyen Age. Avant d’écrire la Mare au Diable, elle a écrit un roman dont le titre est Consuelo et dans lequel elle fait quelques révélations sur une mystérieuse confrérie qu’elle appelle la «Secte des Invisibles ». Voici ce qu’elle écrit à propos de ces Invisibles: « Ils sont les instigateurs de toutes les révolutions : ils vont dans les cours, dirigent toutes les affaires, décident la guerre ou la paix, rachètent les malheureux, punissent les scélérats, font trembler les rois sur leurs trônes. »

On ne peut que songer à Nicolas Foucquet qui, lui aussi, a fait trembler Louis XIV sur son trône avant de succomber, probablement parce qu’il avait trahi la « confrérie » à laquelle il appartenait. On ne pardonne pas les trahisons dans ce genre d’associations. Car ces Invisibles sont toujours présents là où il le faut : « On ne sait pas s’ils demeurent quelque part, mais il y en a partout...

 

Guy Tarade et Christophe Villa-Mélé©

 

BIBLIOGRAPHIE :

Rennes le Château, étude critique par Franck Marie - Editions S.R.E.S /Vérités anciennes – Bagneux 1978.

Histoire générale de Languedoc de Dom Devic et Dom Vaissete – Tome IV, et Mémoires de la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne – 3ème série – Tome III.

Dictionnaire encyclopédique de l’Etrange des mythes et des légendes, Roger Antoni—Edité par l’auteur—2000.

Rennes le Château et l’énigme de l’or maudit par Jean Markale - Editions Pygmalion – Paris 1989

Rennes-le-Château : capitale secrète de l’Histoire de France—Pierre Deloux et jacques Brétigny—Editions Atlas—1982.

Rennes-le Château, autopsie d’un mythe par         
Guy Tarade et Christophe Villa-Mélé – Article publié sur le blog
Les Archives du Savoir Perdu -  19 avril 2008 et voir article pour
les Murmures D’irem N°13 – octobre 2001.

Nouvelles lumières sur Rennes-le-Château – Tome I, par Antoine Bruzeau – éditions Aquarius – 1998.