Henri IV et les dignitaires de la rose+croix

25/03/2015 10:19

Pour les Français, l’image d’Henri IV est une des plus pittoresques du panthéon royal. Bon vivant, trousseur de jupons, le Béarnais caractérise encore un type d’homme de notre pays. Cependant, le promulgateur de l’Edit de Nantes n’était pas un homme superficiel, et derrière sa bonhomie se cachait une volonté puissante.

Ce n’est certainement pas dans l’imagination du bon roi Henri que naquit l’ambitieux projet du Grand Dessein, mais il fut pensé et mis en réalisation par les grands maîtres de la Rose+Croix qui agissaient dans son ombre.

Un membre influent de cet Ordre, Irénée Philatète, était en relation constante avec Henri IV, et si nous ignorons l’opinion du roi à l’égard des théories rosicruciennes proprement dites, nous devinons qu’il participa activement à la réalisation du Grand Dessein.

Dès le 1er janvier 1601, une maître de l’hermétisme Nicolas Barnaud fit imprimer à Gouda une lettre adressée à tous les adeptes de France :

Ut ad Christi ecclesiae sudsidium, et christianissimi régis Henrici Magni obsequim qua lege vobis heac omnia trado philosophiece parae, et in chylium et sanguinem verte tandem possitis .

Dans cette missive, Barnaud demandait aux alchimistes de France de mettre leur or à la disposition d’Henri IV et de l’initier à leur art. Aucun manuel d’histoire n’aborde même de loin l’étude de ce curieux document.

Quelques mois plus tard, Barnaud  imprimera une lettre adresse destinée aux adeptes de Hollande et de France, Theatrum Chymicum. Dans des termes qui peuvent laisser supposer l’existence d’associations secrètes  à l’échelle européenne, Barnaud suggérait aux alchimistes de mettre leur secrets à la disposition du prince Maurice de Nassau et de Henri IV. Cette demande aurait été intempestive s’il n’avait pas qualité pour la faire, si quelque lien secret ne l’avait pas investi de l’autorité nécessaire pour se faire écouter des Laboureurs.

Avant de publier ces deux appels, Barnaud avait parcouru pendant près de quarante ans  tous les pays d’Europe ; Cet étrange médecin recherchait les amateurs de « chimie » (c'est-à-dire d’Alchimie), pour les entretenir de ses projets politiques. Son audience était grande et sur de nombreux trônes, des oreilles complaisantes s’abreuvaient de son savoir.

Dès 1575, Auguste, l’électeur de Saxe, connaissait ses procédés de transmutation. Le chef du Saint-Empire, le duc de Bavière, Frédéric, duc de Wurtemberg ; Henri Jules, duc de Brunswick, Maurice, landgrave de Hesse, e d’autres seigneurs de l’ordre temporel, comme de l’ordre spirituel avaient été conquis par la philosophie occulte de Nicolas Barnaud.

Partout les athanors se dressaient dans les laboratoires (1), et l’Europe entière préparait son alchimie politique soutenue par l’or des Sages. Comme on le conçoit, il fallait une raison impérieuse pour que les adeptes se décidassent à partager leurs secrets avec les têtes couronnées, et pour faire profiter celles-ci des fruits de la divine chymie. Cette impérieuse raison avait un nom : le Grand Dessein.

Henri IV en France et Maurice de Nassau  en Hollande étaient favorables à un gouvernement européen unifié et à l’instauration s’un régime synarchique. D’un autre côté, le rapprochement entre Henri IV et Jacques VI d’Ecosse, qui allait devenir jacques 1er d’Angleterre  après la mort d’Elisabeth, présida à, l’alliance de la Rose protestante d’Angleterre au Lys de la France catholique.

Cette alliance désastreuse pour la papauté semble avoir été pressentie par saint Malachie, le célèbre auteur de la prophétie des papes. En effet, le grand inspiré  désigne Urbain VIII (1623-1644) sous le vocable « Le Lys et la Rose ». Etrange, mais réelle prémonition.

(1) Souvenons-nous qu’un athanor fut trouvé lorsque des fondations furent entreprises pour implanter la Pyramide du Louvre. Cette dernière d’ailleurs, de par sa structure complète, rayonnant sur une petite pyramide de pierre, située sous sa base, a attiré l’attention des spécialistes de la radiesthésie micro-vibratoire. L’œuvre de Pei constitue un transducteur reliant la terre et le Cosmos !  

 

Guy Tarade et Christophe Villa-Mélé©

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