La guérilla de l’image et du son

20/07/2015 09:44

Un très vieil adage assure qu’il ne faut pas parler de corde dans la maison d’un pendu. On le croirait inspiré par les tenants et pratiquants du  « politiquement correct ! »

Le politiquement correct réunit aujourd’hui les politiciens de gauche et de droite, maîtres de la pensée unique.

La manipulation des médias et de toutes les sources d’informations fait qu’il est pratiquement impossible aux journalistes de rendre compte des conspirations occultes qui minent les nations..

Il existe une orthodoxie, un ensemble d’idées que les biens-pensants sont supposés partager et ne jamais remettre en question. Quiconque défie ce bloc monolithique se voit réduit au silence avec une surprenante efficacité.

Une conspiration planétaire servile, orchestrée avec  la collaboration d’intellectuels à la solde d’un pouvoir central occulte, oblige les masses à penser dans des directions parfaitement délimitées et balisées. La puissance de persuasion de la télévision et de la presse est énorme.

Insensiblement, notre société technocratique s’achemine vers un fatal destin, tout en laissant derrière elle un sombre sillon, qui blesse les cerveaux et les corps. La pollution psychologique, la plus insidieuse de toutes, s’est infiltrée par le canal de l’audio-visuel, jusque sous nos toits sans que nous en soyons conscients. L’agression est permanente, raffinée et habile.

Pendant des siècles, le livre a été un lien entre les hommes et un amplificateur d’intelligence. Depuis un demi siècle, la télévision l’a détrôné. Pour les publicistes comme pour les spécialistes de la manipulation mentale, l’un et l’autre sont des médias, c’est à dire des intermédiaires, des véhicules à charrier les idées.

Autrefois, un bon bouquin était un “ médium chaud “, c’est à dire un élément d’information  explicite, chargé de renseignements. Il ne mobilisait qu’une seule faculté humaine, la relation “ oeil-cerveau “. Objet statique, relégable, ce vecteur de savoir était cependant suspect dans l’esprit des simples. Dans nos campagnes, celui qui lisait subissait le jugement  et la sentence de ses semblables. Aimer la compagnie des livres, c’était fuir la société;  s’isoler pour communier en esprits avec ses auteurs préférés.       
Les spécialistes l’ont découvert, le vrai message qui nous   influence réellement, n’est pas le contenu du médium , mais le médium lui-même !

 Notre vieille civilisation est le fruit du livre. C’est parce qu’il fait exclusivement appel  à la relation “ oeil-cerveau“ que nous projetons dans toutes nos activités cette même relation.

La parole et l’image sont des médiums froids  et dynamiques. Leurs actions sur le psychisme sont magiques. L’instantanéité des moyens de transmissions en fait un élément primordial dans la mise en condition des masses. Si la publicité utilise à outrance des médias surchauffés, la politique  n’a pas attendu longtemps pour lui emboîter le pas. Tous ceux qui rêvent de machines à gouverner ont déjà compris toutes les ressources qu’ils peuvent tirer d’une utilisation raffinée de la radio, du cinéma et surtout de la télévision. Nous allons vers de nouvelles méthodes de domination.

La fin du XXe siècle marque en quelque sorte le triomphe de la masse et la mise en sommeil du vieil individualisme, auquel étaient liées les solutions toutes personnelles. Cette mutation de notre société favorise la prépondérance de certains hommes. dans tous les domaines de l’activité humaine, des sortes de gouvernants invisibles font pression sur leurs semblables.

Tous les moyens de communication modernes sont en pleine mutation. Demain, des satellites géostationnaires arroseront la planète entière de programmes sélectionnés, créés tout spécialement pour manipuler à outrance l’inconscient des masses.

Depuis les États-Unis, une force encore insoupçonnée s’avance discrètement  mais sûrement. trop occupés par la politique politicienne, nos homme d’État ne semble pas avoir senti le danger que représente cette astucieuse puissance née de l’ordinateur et de l’électronique.

Dès le début du XXIe siècle, une poignée de dirigeants assistés  par quelques spécialistes de la manipulation médiatique, pourront déclencher du jour au lendemain de véritables déferlantes populaires. Ces mouvements de masses échapperont à toute logique rationnelle, , car les mobiles qui les auront inspirés, auront mûri jour après jour dans les cerveaux subjugués et agis par des images et des slogans parfaitement pensés.

Plus les gens sont pauvres et moins il sont éduqués, donc plus faciles à manipuler !

Dès aujourd’hui, nous voyons en France se créer des groupes de pressions économiques qui tentent de s’emparer du pouvoir médiatique de la télévision.

Les ressources financières dont ils disposent sont énormes. Ceux qui les détiennent ont déjà tissé sur toute l’Europe ( et ailleurs sur la planète ) une immense toile d’araignée qui a pour point d’ancrage le dernier cri de la technologie, lié aux bouquets satellites et à la compression des images par canaux.

                                    

De nouveaux psychologues ont ciblé avec dix ans d’avance le profil type des téléspectateurs de demain, car dans un futur proche la télévision va totalement échapper au pouvoir politique pour tomber dans les mains d’une sorte d’intégrisme cathodique !

Le scientisme et le rationalisme ont réussi en moins de trente ans à extirper de l’inconscient collectif les grands mythes qui permettaient aux êtres humains de coexister avec leur monde coutumier.

Privés des archétypes qui avaient ensemencé l’âme de leurs ancêtres, ils n’ont même plus dans leurs rêves les grands clichés  libérateurs, aptes à apaiser leurs refoulements les plus profonds !

Nombreux sont ceux, qui à la recherche de certitudes métaphysiques, succomberont aux chants des sirènes venus du ventre de leur récepteur. Nul ne peut dire jusqu’où la mondiovision interactive conduira ses futurs esclaves !


Guy Tarade et Christophe Villa-Mélé©

Illustration graphique Christophe Villa-Mélé