La mort et le Temps

10/07/2015 08:23

Sommes-nous « immortels » ? A cette question certaines religions répondent par l’affirmatif.

En ce cas, la mort ne serait qu’une fin apparente, un changement d’état, une « naissance » dans un autre monde, entre deux existences terrestres comme l’affirment les bouddhistes. Voyageant entre les vies successives, dont le souvenir enfoui au plus profond de notre subconscient peut ressurgir à l’occasion d’une mise en relaxation particulière ou d’une transe.

Ce qui est inédit, depuis une quinzaine d’années, c’est le courant réincarnationniste qui a gagné de nombreux scientifiques et chercheurs conviés à une nouvelle approche à propos de la mort. Les témoignages des «  rescapé de l’au-delà », des milliers de personnes ayant survécu à un état de mort clinique y sont pour beaucoup.

On attribue à Elisabeth Kubler-Ross et à Raymond Moody la vulgarisation en Occident de l’expérience appelée N.D.E. ou Expérience de Mort Imminente. C’est à Raymond Moody que revient le mérite de l’avoir modélisé et baptisé, en 1975 dans son livre «  La Vie après la Vie ». Il ne faut cependant pas oublier que c’est un écrivain français Georges Barbarin, qui dès 1950, dans «  Le Livre de la Mort Douce, réalisa une approche fort bien documentée de cette expérience de conscience spécifique. Dans un ouvrage publié aux Editions ADYAR à Paris, ce grand spiritualiste avait réuni plusieurs dizaines de témoignages de personnes ayant vécu une Near Death Experience. Georges Barbarin fait figure de pionnier en ce troublant domaine.

Cet écrivain est mort le 2 août 1965, lors des terribles incendies qui ravagèrent l’Est varois, il vivait avec son épouse à Bormes. Tous deux furent retrouvés carbonisés, morts la main dans la main, en essayant de fuir les flammes.

Né le 17 novembre 1882 à Issoudun (Indre), Georges Barbarin a été fonctionnaire dans diverses préfectures puis conservateur au Château de Chinon et avait dirigé des fouilles archéologiques. Directeur de « La Revue des Lettres » en 1925, il a publié son premier roman « De la rose à l’artichaut », en 1926, sous le parrainage de Colette. A partir de 1928, il collabora à de nombreux journaux et revues dans lesquels il tenait une rubrique littéraire et à des émissions radiophoniques.

Après avoir publié divers romans et pièces de théâtre, il amorça en 1935 une évolution spirituelle qui devait donner son empreinte particulière à son œuvre et aboutir à la publication, en collaboration avec Grâce Grassette, de « La Clé » (100 000 exemplaires), « Le secret de la Grande Pyramide » et  « Le Secret du Sphinx ». « Le Livre de la Mort Douce » fut traduit en six langues. Son dernier ouvrage « Les réincarnations de Dora « publié en 1956, traduit les mêmes goûts pour les techniques culturelles et spirituelles audacieuses.

Les enquêtes conduites par ce chercheur auprès de différents sujets qui avaient vécu des expériences de mort imminente lui ont révélé qu’un certains nombre d’éléments se retrouvaient  chez tous.

1/ Sensation de pais et de bien être

2/ Perception d’une espace sombre à travers lequel le sujet se déplace très rapidement.

3/ Expérience transcendante ; accès à un environnement extraordinaire.

4/ Expérience de décorporation : le sujet perçoit comme une entité séparée de son corps physique, invisible, immatérielle, mais capable de percevoir tous les signes de l’inconscience (coma, mort clinique, etc.)

5/ Mémoire panoramique : revue des événements de sa vie, mêmes oubliés.

Georges Barbarin nous a laissé un héritage qui a ouvert les portes de la connaissance à tous ceux qui se penchent sur les états proches de la mort.

 

Guy Tarade et Christophe Villa-Mélé©

Illustration graphique par Christophe Villa-Mélé