La seine et ses colères

24/08/2015 15:32

Nous devons à Grégoire de Tours (538-594) une des premières relations des inondations parisiennes. Elle eut  lieu au mois de février 583 et fut suivie d’une multitude de répliques au cours des siècles.

En 886, alors que les hordes normandes assiégeaient Paris, une énorme crue fit échouer leurs navires. Les envahisseurs levèrent le siège précipitamment.

Au mois de mars 1196, une crue exceptionnelle emporta des villages entiers avec leurs habitants. De nombreux ponts de la Seine furent emportés comme des fétus de paille…

1206 fut une année néfaste. Un déluge d’eau déferla sur Paris. De nombreux édifices et bâtiments s’écroulèrent. Le seul moyen de circuler dans la cité était le bateau.

Dans l’île de la Cité, l’eau monta jusqu’au deuxième étages des maisons en 1219.

Les archives ont retenu le mémorable sinistre de 1281 qui fit de nombreux morts par noyade en amont et en aval de la Seine.

Conscient de ce danger permanent qui menaçait Paris, Philippe le Bel décida de faire exécuter des travaux de protection  le long du fleuve, qui sont les ancêtre des actuels quais Conti et grands Augustins.

Le Petit Châtelet fut détruit  le 20 décembre 1296 par une montée rapide et inexorable des eaux.

Le 27 février  1658, se produisit une  terrible inondation. L’eau submergea les maisons et les faubourgs atteignant le premier étage de constructions légère et sans résistance. Trois arches du pont Marie furent emportées entraînant dans les flots tumultueux  55 personnes qui habitaient dans des petites habitations implantées sur cette passerelle. On estime que la hauteur de l’eau était de 8,63 m soit 39 cm de plus qu’en 1910 !

Malgré l’impulsion donnée sous de Louis XIV, pour l’édification des ponts et des quais, les méfaits des crues n’épargnèrent pas Paris, comme en 1740 puis en 1754. Les causes en étaient toujours identiques : des neiges abondantes faisaient monter le niveau du fleuve lors de leur fonte. La décision fut alors prises de faire évacuer les maisons construites sur les ponts. Il faut préciser qu’en 1407, Le petit Pont et le pont Saint-Michel s’étaient écrouler emportant dans les eaux en furie soixante-cinq battisses ! 

Pline affirmait que ce sont les eaux qui font les villes, parfois aussi, elles les saccagent et les détruisent !

En 1876, une pluie ininterrompue tomba pendant plus d’un mois. Le 2 mars, les champs et les villages de Joinville, Maisons-Alfort et Charenton disparaissent sous un immense lac. Il est fait appel à l’armée qui évacue totalement les habitants d’Alfort. Jusqu’au 18 mars, les flots ne cessent de monter la situation devient tragique, plus de 500 maisons sont détruites ou gravement endommagées.


Guy Tarade et Christophe Villa-Mélé©

 

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Images : www.enluminures.culture.fr/.../IRHT_106971-p.jpg

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