L'énigme Augustin Lesage

20/04/2015 09:24

Le 21 février 1954 s'éteignait Augustin Lesage, le plus célèbre des peintres médiums que l'Europe et sans doute le monde n'aient jamais connus. Pendant des décennies, le cas Lesage passionna les cercles spirites, et irrita les milieux scientifiques, incapables d'expliquer les dons acquis spontanément  par un homme que rien ne prédisposait à l'art.

Il vécut pourtant sans orgueil. Mineur, peintre, guérisseur même, il traversa le temps avec la même humilité, la même bonté, le même amour de tous les hommes. En 1911, une voix avait dit à Lesage qui travaillait seul dans une petite galerie écartée de la mine: "Un jour tu seras peintre…" Depuis le mineur devint la main qui exécute, obéissant aux guides invisibles qui concevaient par lui les chefs d'œuvre qui furent exposés, un peu partout dans le monde.

Certaines de ses toiles, véritables fresques des sciences de la vie égyptienne des temps des pharaons, sont riches de milliers de détails, tout en tenant une rigoureuse composition d'ensemble. Fait encore plus troublant, certaines particularités de ses tableaux furent reconnues sur des fresques découvertes bien plus tard à l'occasion de fouilles en Egypte !

Jean-Louis et Marie-Christine Victor avec beaucoup, de sobriété ont décrit le voyage qu'Augustin Lesage fit en Egypte. Laissons-leur la parole:

" A Marseille, le 20 février 1939 à midi, Lesage s'embarque avec son ami, Monsieur  Fournier, sur le bateau El Mensour…Là, pendant la traversée, il fait la connaissance d'une égyptologue renommé qui se révéla fort intéressé par son œuvre , qu'il découvrit à travers une douzaine de toiles dont celle de "La Moisson" .

"---Pourquoi attachez-vous plus d'importance à cette dernière toile ? demanda-t-il à l'ancien mineur ?

"---Parce que, répondit celui-ci, non seulement c'est elle que j'ai exécutée la dernière, mais surtout parce que mes guides m'ont révélé que je retrouverais la fresque de l'époque égyptienne représentant les épisodes de la moisson.

L'égyptologue se montra fort sceptique à l'égard de cette déclaration d'une provenance pour lui fort douteuse, puisqu'il est entendu dans le monde des savants que le privilège de l'existence n'appartient qu'à ce qui a été scientifiquement reconnu comme vivant; quant au reste et surtout lorsqu'il s'agit d'un monde appartenant à l'invisible, eh bien ! ce ne sont que des balivernes, fantasmes, billevesées pour esprits faibles et attardés (entrent dans cette catégorie: Crookes, Victor Hugo, le général Patton et tant d'autres dont le génie éclaire toutes nos connaissances!)

Donc, notre égyptologue haussa les épaules et rétorque du haut des informations actuelles que l'on possédait sur les découvertes en pays égyptien, que cette fresque ne pouvait exister que dans son imagination. Lesage ne se troubla guère; la science ne l'impressionnait pas, le vanité péremptoire de certains chercheurs le laissait indifférent.

Le dimanche 26 février l'Association Guillaume -Budé, avec laquelle Augustin Lesage avait entrepris le déplacement sur la terre des pharaons, débarqua à Alexandrie. Des archéologues français avaient pour mission de conduire le groupe et d'expliquer aux touristes l'histoire et la signification des monuments. Memphis, Saqqara, les pyramides du plateau de Guizèh éblouirent l'ancien mineur. Pour lui toutes ces merveilles lui semblaient familières, comme si ce pays nouveau qu'il n'avait jamais vu avait été le sien dans un lointain passé.

Le samedi 4 mars la petite expédition se dirigea vers la Haute Egypte. C'est dans la Vallée des Reine, que l'ancien mineur éprouva le plus grand choc de sa vie. Deux ans auparavant, on avait mis au jour un petit village, qui au temps de Ramsès II, sous la XVIIIe dynastie, avait abrité 700 ou 800 ouvriers, spécialistes des travaux funéraires. Un des ouvriers s'appelait Mena. Ce dernier obtint l'autorisation d'édifier dans la Vallée des Nobles son propre monument funéraire. Augustin Lesage visita cette petite demeure d'éternité, sur les murs de laquelle une grande fresque en parfait état de conservation représentait la scène de la moisson égyptienne que l'artiste avait peinte à Burbure, avant de partir de France. Une émotion puissante et complexe s'empara de lui. Il lui sembla tout à coup, que c'était lui l'auteur de cette représentation vieille de plus de seize siècles !

Son ami Fournier et tous ceux qui avaient vu au Caire la toile, que l'artiste y avait laissée furent saisis de stupéfaction. L'archéologue français qui commentait cette scène champêtre révéla que ce tombeau avait été découvert deux ans plus tôt et tint à souligner, pour répondre à la question des touristes, qu'aucune représentation de la fresque dite de la moisson ne pouvait exister dans notre pays.

La preuve fut ainsi faite, que les tableaux d'Augustin Lesage n'étaient pas les fruits de son imagination, mais que sa main était guidée par une Intelligence qui n'était pas la sienne.

A trois reprises, j'ai visité la tombe de Mena. A chaque fois, j'ai repensé à ce géant barbu et humble, qu'était cet ancien mineur, dont l'esprit avait franchi les limites du temps et de l'espace pour restituer aux yeux de ses contemporains l'œuvre d'un artiste inconnu disparu depuis plus 1 600 ans…qui peut être avait été lui dans une vie antérieure !

 


Guy Tarade et Christophe Villa-Mélé©

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