L’étrange histoire du coq de Notre-Dame

20/07/2015 09:23

La tradition de placer un coq au faîte des églises remonte au IXe siècle. Un document venu d’Italie en témoigne. En 820, l’évêque de Brescia fit fondre un coq qu’il plaça au sommet de son église. D’autre part, des vieilles archives nous apprennent qu’en 1091, l’évêque de Coutances fit replacer sur la grande tour le coq doré que la foudre avait détruit.

L’usage voulait qu’on enfermât des reliques dans le corps creux de ces représentations. Lorsque Viollet-Le-Duc fit descendre le coq de Notre-Dame de Paris, on les y trouva. C’est alors qu’une force inconnue, pour ne pas dire intelligente et maligne, déclencha un orage, au moment même où on allait s’en emparer. Le vent les précipita dans la Seine…

Si aujourd’hui, on ne place plus de coq sur nos églises, c’est sans doute parce que l’homme préfère l’Obscurité à la Lumière !

En effet de par sa position élevée, dominant les églises et les cathédrales, le coq est le dernier à recevoir le soir les rayons du soleil couchant, et le premier à saluer à l’orient sa renaissance, dès l’aube. Nous avons déjà là une approche de son profond symbolisme, qui le rattache à l’idée de Lumière, de mort et de renaissance.

Croix et creuset ont  la même racine. Ces deux éléments sont liés à la matière. Voir le coq dominer la croix constitue une véritable promesse, puisque dans ce cas, la lumière domine les forces négatives.

Les symboles iconographiques ont toujours été pensés et médités. Dans la basse-cour, le coq agite ses ailes avant de chanter ; avant d’éveiller la nature. En quelque sorte, il s’éveille d’abord lui-même. C’est ainsi qu’agissent les initiateurs : ils se sont réformés avant de réformer les autres.

Le profane qui va être initié F.°.  M .°. est introduit dans le Cabinet de Réflexion, où il découvre parmi d’autres symboles, l’image du coq !

NOTA : A l’époque pharaonique, on conservait à Memphis dans le grand temple, un cercle d’or de 360 coudées de circonférence ; ce cercle portait gravées les figures des 12 mois de l’année ; celle des 36 génies décadaires des 360 génies quotidiens représentant les 360° du zodiaque ; à chacun correspondait un hiéroglyphe symbolisant leur influence.

Or le hiéroglyphe qui désigne le premier jour de l’année civile, qui commençait en septembre avec le signe de la Vierge (ou Isis), au mois de Thot, figurait un homme assis sur une chaise magistrale ; il avait à ses pieds un aigle, il portait sur sa tête une crête de coq, tenait dans sa main droite du feu et dans sa main gauche un coq.

L’aigle, le feu, le coq sont trois symboles de la lumière initiatique, sous la protection d’Isis et d’Hermès-Thot qui présidaient aux mystères, à la mort suivie de la résurrection.

Guillaume Durand, évêque de  Mende, nous dit dans son Rational des divins offices, écrit au XIIIe siècle :

« Le coq veille dans la nuit sombre, marquant les heures par son chant, réveille ceux qui dorment, célèbre le jour qui s’approche, mais d’abord, il s’éveille lui-même et s’excite à chanter en battant des ailes ; toutes ces choses ne sont pas sans mystère… »

 

           
Guy Tarade et Christophe Villa-Mélé©

 

Images :

www.schola-sainte-cecile.com/wp-content/2008/..

img.over-blog.com/.../Eugene_viollet_le_duc.jpg

www.guidegypte.com/images/dieux/thot/thot.jpg

3.bp.blogspot.com/.../s400/Le+Coq.jpg