Derrière le miroir…

08/03/2016 10:01

"Si la nuit cache bien son silence, le temps est un litham qui voile  l’écume des jours, enchaînant l’illusion d’une parfaite réalité…"

Le temps est peut-être elliptique, n’ayant pour axe qu’un univers primaire ?
Laissant dans l’ombre les volutes bleues de quelques naissantes étoiles.

Le temps est subjectif et la notion d’évoluer dans un univers où la logique des choses fait le quotidien de notre vie, est la perception subjacente d’un environnement que notre cerveau interprète.

La logique des choses pourrait bien s’avérer toute autre. Il s’agit d’un problème métaphysique patent…

Parfois même, il arrive que l’on pénètre quelques instants, de plein grés ou à notre insu, des dimensions hors du temps et contre toute logique par le détour d’un rêve ou d’un état second occasionné par l’absorption de certaines drogues
(LSD, champignons hallucinogènes ou morphine).

Il est reconnu par plusieurs scientifiques faisant état dans ce domaine, que certaines drogues agissent sur les facultés sensorielles chez plusieurs individus.
Lors d’expériences pratiquées en laboratoire On s’est rendu compte que certains d’entre eux, simples d’esprit ou issus d’un milieu défavorisé, avaient accédé à un niveau de conscience et de connaissance supérieur à la normale.

Ces gens ont-ils eu un libre accès à plus de 10 % de leur capacité cérébrale,
qui leur a permis de franchir un seuil intemporel ?

A ce vaste sujet, il nous semble intéressant de rapporter la dramatique histoire survenue le dimanche 6 octobre 2002, dans le milieu de la matinée à Monsieur M…

Alors qu’il partait en promenade sur les bords d’une rivière, en compagnie de son fils âgé de 18 mois,  ils furent tous les deux fauchés par un chauffard, sur le trottoir où ils attendaient que le feu passe au rouge pour traverser.

Voyant le véhicule foncer sur lui comme un bolide, Monsieur M… eut juste le temps d’écarter la poussette dans laquelle se trouvait son enfant.         
Le résultat de cette embardée s’est soldé par l’arrêt du véhicule dans le panneau de signalisation, qui se pliant en deux sous le choc, projeta le père et le fils sur le sol.

Le petit garçon sortira heureusement indemne de l’accident, avec quelques égratignures mais profondément choqué par les évènements.

Le père par contre sera poly fracturé à l’épaule, côtes, vertèbres, plus un poumon perforé. Il passera de nombreuses semaines à l’hôpital, dans un état nécessitant la perfusion quotidienne de morphine et autres dérivés. Ces produits ont provoqués chez lui une alchimie d’apaisement de la douleur mais aussi des délires
(ce qui est normal avec ce type d’antalgiques).

Pendant ses hallucinations, il  vécut de bien curieuses expériences.

Voici son témoignage :

« A l’hôpital, lorsque je recevais la visite de ma famille ou de mes amis, je voyais toutes ces personnes avec la tête englobée d’une sorte de halo blanc, semblable à un voile très épais qui leur prolongeait l’arrière du crâne au niveau de la glande pinéale, un peu comme les grands chapeaux que portaient autrefois sorciers et sorcières.

Puis je voyais régulièrement apparaître sur le plafond blanc de ma chambre d’hôpital d’incroyables peintures vivantes, aux couleurs magnifiques, qui changeaient à chaque instant. Moi qui d’ordinaire ne suis pas sensible à la peinture, j’ai trouvé en ce peintre mystérieux, né de mon imagination, un bien talentueux interprète de l’école psychédélique.

Dans mon premier cauchemar lié aux effets de la morphine, je me trouvais au-dessus d’un pavé mosaïque semblable à un échiquier, sur lequel étaient posés d’énormes pièces de lego (jouets suédois). Il y avait de petits cabanons semblables à des maisons en jouet. J’étais à quatre pattes sur une table bancale. Au moment où j’ai voulu en descendre, je me suis immédiatement retrouvé dans un lieu qui m’était totalement étranger, on aurait dit une chambre d’enfant. Alors, ne comprenant pas comment ni pourquoi j’étais arrivé dans ce lieu, je fus pris de panique. J’ai appelé au secours…. Et les infirmiers de nuits sont entrés dans la chambre et m’ont recouché car j’étais tombé de mon lit…ou d’une autre dimension de l’esprit !

 Après, ce fut une succession de délires cauchemardesques. A n’importe quel moment de la journée, je pouvais voir plusieurs personnes avec qui je discutais, sans me rendre compte qu’elles n’existaient que dans mon imagination.

 Très régulièrement aussi, il y avait une femme couchée dans le lit voisin, mais elle était sur les couvertures et habillée. Je ne voyais que son dos et n’ai jamais vu le visage de ce fantôme…Aujourd’hui, j’imagine que cette personne est morte dans cette chambre.

Souvent, il m’arrivait de me réveiller en pleine nuit, et je pouvais constater deux choses : la première était que je n’étais pas alité à l’hôpital mais au centre d’une grande bibliothèque remplie de livres anciens. La seconde, qu’il y avait régulièrement au pied de mon lit une bonne sœur, vêtue d’un froc qui effeuillait les pages d’un livre.

Des clichés pour le futur ?

Une autre nuit, j’ai vu par la fenêtre de ma chambre d’hôpital, partant des contres bas de la ville de B…jusqu’au pied de Paris, un épais dôme de fumée recouvrant toute cette surface. J’entendais comme des  bruits d’explosions, de mitrailleuses et des cris d’émeute. J’avais l’impression que la troisième guerre mondiale était en train de se dérouler ou alors une révolution. J’ai alors tenté, mais en vain de joindre ma femme par téléphone, pour lui dire qu’elle devait fuir avec notre fils afin de se mettre à l’abri de l’assaillant inconnu. Il me fut impossible de composer le numéro sur le combiné….La situation que je vivais se situait peut-être dans un futur proche et non dans l’instant où elle parvenait à mes sens.

Dans le même genre de situation, le récit de notre ami R.T. retiendra aussi notre attention. Souffrant dans la première semaine de septembre 2001 d’une douloureuse crise de sciatique, ce dernier se rendit à plusieurs reprises chez son médecin.
Le mal empirant, son docteur lui recommanda une injection d’un médicament contenant de l’opium. Le 10 septembre au soir, une infirmière vint lui faire une piqûre  intramusculaire du remède. Un quart d’heure plus tard, le malade se leva et se mit à table pour dîner. C’est alors qu’il fut pris d’une sorte de vertige. Regagnant son lit,
il s’allongea et commença à voir en fermant les yeux d’étranges tableaux colorés se dessiner au plafond. Conscient qu’il faisait un délire psychédélique, il ne fut nullement impressionné par les images qui défilaient comme dans un kaléidoscope. Ayant fait de nombreux voyages au Mexique et au Guatemala, il retrouvait dans ses visions des tableaux identiques à ceux qu’il avait vus en Amérique Centrale.
Soudain les scènes se transformèrent des visages sanglants apparaissaient dans ses visions. Un de ses amis policier l’appela alors au téléphone pour prendre de ses nouvelles. R.T. lui décrivit les scènes hallucinantes qui s’offraient à ses yeux.
Sans s’épouvanter, le malade contrôlait parfaitement la situation et voyait ces êtres aux faciès déchirés et mutilés, défilés comme sur un écran de télévision en couleur. Une heure plus tard, l’hallucination prit fin lentement. Plus aucune image n’apparaissait devant ses yeux. Le malade s’endormit.

Le 11 septembre 2001 à 15h00, le téléphone retentit. Son ami policier, totalement bouleversé lui dit :

Prends vite la télé, deux avions viennent de percuter les « Tours Jumelles » de New York. Les images qui te sont apparues, tu vas les voir en directe sur l’écran. L’homme paraissait totalement bouleversé. R.T. suivit toute la soirée sur les reportages liés à ce double attentat et les scènes horribles qui se déroulaient au pied du World Trace Center. 

Ces témoignages sont tout à fait saisissants, tant par leur intérêts que par leur aspect spécifique, et l’on peut se demander, si au-delà d’un simple délire dû aux injections de morphine et autres dérivés, si ces deux personnes n’ont pas pénétré dans un état second  dans cet invisible situé hors du temps.

Devant de tels cas, l’Inconnu nous semble étrange et nous fait peur, tout autant qu’il nous ouvre des portes sur les forces insoupçonnées qui sommeillent en nous.

Nos Anciens vivaient en osmose avec la nature et le cosmos,
légitimant ainsi le libre accès à des degrés de spiritualité sans précédent.

Ils savaient que le temps n’a ni début ni fin.

Une infime tentation pour l’explorateur qui visiterait le futur ou  passé, si cela était possible, pourrait avoir des répercutions catastrophiques que son propre continuum spatio-temporel et celui de l‘ univers.

 

Guy Tarade et Christophe Villa-Mélé©


    Illustration graphique Christophe Villa-Mélé