Du voyage au centre de la terre au groupe Thulé

15/09/2015 09:40

Dans 20 000 lieues sous les mers, Jules Verne affirme :

« Je suis l’historien des choses d’apparence impossibles, qui sont pourtant réelles, incontestables. »

Pour lui, le cycle historique constitue une explication traditionnelle de l’histoire du monde fondée sur la loi d’analogie. Il est évident que chaque cycle trouve sa conclusion dans un cataclysme. Le nôtre sera sanctionné par un déluge d’eau et de feu qui mettra tout «sens dessus dessous ». Alors les rescapés repartiront à zéro et relanceront une nouvelle période de civilisation. Cette théorie laisse à l’homme son libre arbitre de déterminer sa propre fin.

Parfois J. Verne nous livre sa pensée et laisse transparaître sa vision humaniste de notre société, qu’il aimerait voir évoluer vers l’âge d’or, quand elle s’engage à grands pas vers une catastrophe plus que meurtrière !

L’éternel Adam caractérise bien cet état d’esprit. Dans cette nouvelle l’écrivain est devenu pessimiste. Il fait un retour aux sources en évoquant un continent englouti, détruit par la faute des hommes.

A travers ses héros, il retrace huit mille ans d’Histoire, illustrés par la domination de l’homme sur l’homme et la supériorité imposée par les guerres. Massacre, tueries, viols se sont succédés sur une planète abreuvée de sang. Et cette planète finira dans son livre comme l’Atlantide…Etrange.

A la fin de sa vie, cet auteur, visionnaire et prolifique, coucha sur le papier toute l’angoisse qui semblait s’être emparée de lui. Il laissa deviner tout son désenchantement envers la science dont il pressent les futurs dévoiements au bénéfice du profit. Cette « science sans conscience », celle que condamnait déjà le bon Rabelais.

Les événements dramatiques que vit notre époque ont remis en vedette et appelé l’attention inquiète de nos contemporains sur la vieille littérature prophétique, quelle soit sacrée ou profane à laquelle on n’accordait jadis qu’un sourire indulgent, pour ne pas dire moqueur.

La crainte de la fin du monde, due à une guerre apocalyptique, ou à un accident atomique majeur plane comme une menace sournoise sur nos têtes.

Comme l’a bien compris Marc Soriano (Jules Verne Biographie—Julliard 1978).Toute l’œuvre de Jules Verne reste, comme son rédacteur, une énigme codée.

Cet auteur écrit :

Romancier de la science et inventeur de machines. Démocrate favorable à l’éveil des nationalités D’accord. Mais aussi expression des courants les plus rétrogrades de son époque (racisme, antiféminisme).

Puis il poursuit :

Pourquoi affuble-t-il ses personnages de noms bizarres ? Et que sont devenus ces deux ou trois mille cryptogrammes ou anagrammes qu’il compose pendant ses insomnies ?

Nous pourrions également nous interroger et nous demander quels furent ces Invisibles qui mirent à sa disposition de multiples sources d’informations scientifiques ? Ces derniers détenaient des banques de données au sein desquelles le jeune auteur puisa sans retenue.

Ces Invisibles sont très certainement réapparus au grand jour, au mois de novembre 1918, en Allemagne derrière le baron Rudolf von Sebottendorf fondateur de la Société Thulé ! Association qui succéda au groupe bavarois de l’Ordre des Germains et fut baptisée par Walter Nauhaus.

Rudolf von Sebottendorf est plus qu’un aventurier. Il n’est ni baron ni celui dont il usurpe le nom. Il se nomme Adam, Alfred, Rudolf Glauer. Pratiquant l’astrologie et les sciences occultes, son rêve ultime est de restaurer le monde perdu des Hyperboréens. Il aura pour disciples des noms qui résonnent encore à nos oreilles comme les battements du glas d’une époque maudite: Dietrich Eckart, Alfred Rosenberg, Karl Haushofer, et le célèbre et mystérieux Rudolf Hess !

En 1919, une partie de l’état-major du groupe Thulé tombera sous les balles des gardes rouges. Quelques fidèles se retrouveront au cœur du III e Reich…d’autres seront éliminés physiquement sur ordre de Hitler.

Ces hommes étaient-ils des rêveurs, des contre initiés ou les détenteurs d’une connaissance oubliée ?

Hyperborée et Thulé sont-ils des lieux mythiques ou les témoins ensevelis sous les eaux d’une civilisation primitive, chassée de son paradis par une modification subite et totale du climat ?

De nombreux archéologues et historiens ont planché sur cette hypothèse. Des vestiges archéologiques semblent baliser le chemin de l’exode suivi par les habitants du Grand Nord : ce sont les mégalithes qui jalonnent notre planète de la Suède à l’Inde, en formant un gigantesque arc de cercle qui passe par l’Europe et une partie de l’Asie. Ces pierres levées n’ont pas encore livré tous leurs secrets la science du futur pourrait nous offrir bien des surprises quant à leur destination réelle. Ces dernières, toujours imprégnées de l’âme des Anciens, sont des mémoires vivantes.

 

Guy Tarade et Christophe Villa-Mélé©

Illustration graphique Christophe Villa-Mélé