Jules Verne et Amiens

08/03/2015 09:05

Né à Nantes le 8 février 1828, 4, cours Olivier de Clisson, dans l’île Feydau, Jules Gabriel Verne, après avoir beaucoup voyagé, s’installa à Amiens en 1871.

Dans une missive à un ami, Charles Wallut, il expose les raisons de son choix. «  Sur le désir de ma femme, je me fixe à Amiens, ville sage, policée, d’humeur égale, la société y est cordiale et lettrée. On est près de Paris, assez près pour en avoir le reflet sans le bruit insupportable et l’agitation stérile. »

Ville historique, l’ancienne Samarobriva, mentionnée dans les commentaires sur la guerre des Gaules de Jules César, changea de nom au IV e siècle et devint Ambiens, qui donna le nom d’Amiens. Capitale des Ambiani, tribu de la Gaule Belgique fut évangélisée par saint Firmin.

La cité eut un passé fort agité et changea plusieurs fois de mains.

En 1870, après le combat de Villers-Bretonneux, Amiens fut occupée par les Prussiens. C’est quelques mois plus tard que Jules Verne s’y fixa et devint conseiller municipal, élu sur une liste qui comportait 36 candidats. L’écrivain y figurait en 34ème position, entre Paul Tellier, secrétaire de la Chambre syndicale des entrepreneurs et Narcisse Vivien, typographe, vice-président du Conseil des Prud’hommes.

Loin de jouer les figurants, Verne participa activement à la vie de sa cité d’adoption. Il résida  Boulevard Guyencourt, puis Boulevard de Longueville. 

Jules Verne est quotidiennement présent à Amiens, plusieurs monuments portent son nom, le dernier en date étant un pont routier. L’Université de Picardie elle-même a été baptisée du nom du célèbre écrivain.

Ce merveilleux auteur s’éteignit à 8h00 du matin le Samedi 25 mars 1905, d’une crise de diabète  boulevard de Longueville. Il était âgé de 77 ans.

Beaucoup à l’époque imaginaient que Jules Verne avait accompagné ses héros en Asie, en Afrique, en Océanie, en Amérique. Un jour, arrivant dans un ministère, il tendit sa carte à un huissier qui lui avança aussitôt un siège.

 « Asseyez-vous, monsieur Jules Verne, vous devez être bien fatigué, vous en avez tant fait ! »

Le mardi 28 mars 1905, à Amiens, lors de la cérémonie funèbre de Jules Verne, apparut un anglais « droit comme un I », un britannique, en tenue de voyage, casquette et macfarlane—un anglais aussi ému  que pouvait être un sujet de sa gracieuse Majesté, figé dans sa respectabilité et serrant les mains de la famille Verne en répétant :

« Courage, courage, dans la dure épreuve qui vous atteint ! »

Il ne fit de doute pour personne  que c’était Phileas Fogg en personne venu s’incliner, ce matin là, devant le corps du maître qui avait révélé au monde son étonnant pari de clubmen : faire le tour du monde en quatre-vingt jours…

 

Guy Tarade et Christophe Villa-Mélé©

Image :https://www.grokuik.fr/culture-ces-auteurs-a-qui-lon-doit-tant/