Les Chroniques du voyage dans le temps

27/03/2016 10:58

Le thème classique du voyage dans le temps, tel que repris depuis un siècle par des milliers d’auteurs de science-fiction mérite d’être exploré. Un grand écrivain français, Maurice Leblanc, imagina dans l’un de ses romans une sorte de téléviseur transtemporel capable de capter des images du passé et du futur.

En 1919, le père d’Arsène LUPIN, publia un bien curieux récit d’anticipation : « Les 3 Yeux », mettant en scène l’inventeur, Noël  DORGEROUX, qui fabrique un panneau recouvert d’un badigeon de peinture gris foncé sur lequel il a représenté, trois figures géométriques ressemblants à des ronds mal faits ainsi que des triangles composés de ligne courbes. Au centre se trouve un cercle, régulier où se matérialise un rayon lumineux communément appelé par son inventeur le « Rayon B ».

 Ce dernier matérialise des images conformes à nos visions actuelles grâce à une liaison établie entre nos deux mondes par les Vénusiens…

Le procédé de Noël DORGEROUX, permet de visualiser par le biais d’une sorte d’écran de télévision un programme  qui diffuse des scènes appartenant au passé.

Ce qui semble curieux, c’est que l’auteur nous dit que toutes les vues apparaissent en double : d’abord, l’image normale se trouve au dessus, et en dessous la même image  inversée, se déroule plus lentement.

Notre explication de la scène décrite par Maurice LEBLANC, pourrait semblée tiré par les cheveux. Mais, cependant nous voilà bien proche du Paradoxe des Jumeaux. Ce dernier est une application des voyages dans le temps découverts par Albert Einstein entre 1918-19.

Si l’on voulait véritablement schématiser un des points cette théorie :

Ce serait d’arriver et de partir en même temps. Ce qui sommes toutes présente un sérieux problème à résoudre, parmi tant d’autres !

 L’auteur écrit :

« Regarde ce qui palpite dans les ténèbres. N’est ce pas à devenir fou ? Regarde… »
(Les 3 Yeux, Maurice LEBLANC – Chapitre I)

«  Nous ne vivions pas les minutes qui s’envolaient dans le présent, mais celles qui s’écoulaient dans le passé. Et jusqu’au dernier moment nous ne songeâmes qu’à savoir si Noël DORGEROUX, que nous savions mort, allait être assassiné. »

A prendre avec réserve

37 ans après le récit de LEBLANC, un savant moine Bénédictin Italien ), le Padre PELLEGRINO Ernetti, agrégé de « pré polyphonie », (c’est-à-dire de la musique telle qu’on la connaissait depuis la plus haute antiquité jusqu’à l’an mille).Professeur au conservatoire BENEDETO Marcello, et responsable du secrétariat de l’enseignement religieux masculin à la fondation CINI en Italie, on assure que ce dernier conduisit   vers 1956, des recherches avec l’aide d’une douzaine de scientifiques, sur la possibilité de ressusciter le passé comme par un film de télévision.

L’idée géniale du père Ernetti fut – d’après ses déclarations — de prendre comme base le principe scientifique classique selon lequel les ondes lumineuses et sonores, après leur émission, ne sont pas détruites mais se transforment en demeurant éternellement présentes. De ce fait, il devient théoriquement possible de les reconstituer en les réintégrant dans leur système énergétique originel. Selon les dires du  padre, une onde sonore – par exemple – se subdivise en sons harmoniques, en ultrasons, hyper sons, hyposons, etc. Grâce à des « appareils appropriés », parmi lesquels figurait un oscillographe cathodique utilisant les déviations d’un flux d’électron, on parvient par une marche inverse du processus, à reconstituer l’émission sonore initiale. Ce phénomène est possible, paraît-il, chacun des constituants de l’onde ayant une individualité propre, une carte d’identité psychique qui permet le retour inéluctable à la source. Chaque être humain, de sa naissance à sa mort, trace un double sillon : lumineux et sonore qui constitue la « marque », le numéro matricule de l’individu. Il en est de même pour un événement, une musique, un mouvement.

Ernetti Pellegrino assure : « Les antennes de notre laboratoire permettent de syntoniser les deux caractéristiques de chaque phénomène : image et son ». Les photographies du lointain passé comme le portrait de « la passion du Christ », jusqu’à son cri de la neuvième heure, « ultime invocation du crucifié ». Sont des témoignages que le père Ernetti a montrés et fait entendre à qui veut bien l’écouter. Sans vouloir  souiller la mémoire de ce saint homme. Ses témoignages, inspirent une grande prudence quant à leurs véracités. Cette fantastique histoire ne fut fondée que sur la bonne fois du padre, sans qu’il n’apporte la moindre preuve de l’existence de son appareil à enregistrer le passé. Mais en supposant  que les travaux du moine aient été bien réels, et  qu’il ait eu une véritable inspiration ou idée de génie, rien interdit de penser que cet engin soit entreposé dans un des nombreux sous sol du Vatican, et que d’autres scientifiques en soutanes travaillent en secret à son perfectionnement en vue d’applications supplémentaires…Si ce n’est déjà fait.

Néanmoins, on est en droit de s’interroger sur les étranges motivations qui poussèrent Maurice LEBLANC  à rédiger son curieux roman ?

Extérieur à l’imagerie Chrétienne et Maçonnique, « les 3 Yeux », symbolisent une connaissance, et représentent un sigle connut de tous, le pictogramme Nucléaire.                                                              

La télévision de l’inventeur DORGEROUX si proche de la machine à enregistrer le passé du padre Ernetti, anime une certaine logique. Car il parait inconcevable et inconsidéré qu’une personne physique devienne le témoin d’un événement où d’une situation passée qui n’a pas de place dans le présent.

La complexité du cerveau et l’appréciation de ce type de phénomène n’est actuellement pas explicable et ne saurait trouver sa place que dans le monde de la science fiction pour qui les questions posées, anticipe cet imaginaire.

Vaincre le temps

Il est difficile de rester prudent quand on veut violer les mystères du temps. Dans le domaine scientifique, le Temps est une inconnue qu’on interprète et accommode toujours en fonction de sa propre personnalité.

Dans les années 1940, un ingénieur astronome Emile Drouet a échafaudé dans son manuscrit «  Notes sur le voyage dans le temps «  (non publié hélas !) L’équation qui rend possible les déplacements spatio-temporels.

Ce chercheur avait imaginé une capsule astronomique, le «  Tore «  qui, propulsée de l’équateur par la force centrifuge de la terre (à sa même vitesse de rotation, c’est à dire 108 000 Km/heure) serait un engin parfaitement réalisable, infiniment plus rationnel, plus intelligent, plus scientifique que l’ont été les spoutniks russes et que le sont les fusées américaines.

Il pensait qu’en plaçant sur la capsule un radar à modulation de fréquence la mettant en accord avec la longueur d’onde temps définie (à l’instar des particules subatomiques, les neutrinos, qui sont des traces fantômes nous traversant de part en part), sur le trajet que décrit la terre autour du soleil, l’ensemble tournant en spirale dans le cosmos à destination de la nébuleuse de l’amas d’Hercule (Ponex-Apex) où toujours selon ses dires, notre galaxie ira s’abîmer dans plusieurs milliards d’années.

De sorte que le temps devienne une chaîne vibratoire de successions d’images qui naissent et meuvent sans relâche (à la manière d’une bande magnétique sans fin sur laquelle se trouvent une multitude de pistes cryptées et que la terre agisse comme une tête de lecture diffusant toutes les pistes en même temps et que notre cerveau agisse comme un récepteur  capable de décoder et d’en lire qu’une seule à la fois.

Rêve utopique ? Difficile à dire…

 

Guy Tarade et Christophe Villa-Mélé©

Illustration graphique Christophe Villa-Mélé