Les Mystérieuses galeries de Gaston Leroux

26/06/2016 17:38

Le monde d’en dessous a toujours fait naître des légendes. Le cœur du mystérieux Bugarach, n’en manque pas. Si nous devons nous méfier de certaines affirmations qui nous semblent farfelues, souvenons-nous que la réalité dépasse parfois la fiction. Certains écrivains basent souvent leurs romans sur des faits réels. Par exemple, dans «  Le parfum de la Dame en Noir », Gaston Leroux nous entraîne dans une folle aventure dont les principales actions se déroulent à Menton. Leroux, qui connaissait parfaitement le haut pays niçois et la très attachante cité des citrons, nous décrit les souterrains qui s’étirent sous un château. Depuis des siècles, on s’interroge sur ces mystérieuses galeries qui dans les anciens temps permettaient aux habitants de se réfugier dans l’ancien château de la ville. Aucune municipalité n’a jamais tenté  d’en percer le secret. Si aujourd’hui cette citadelle a disparu et que l’oubli menace ces vestiges du passé, des témoignages demeurent et prouvent l’existence de nombreuses galeries sous la Vieille Ville. Une jeune journaliste, Isabelle Dellerba, la fille d’un de nos amis,  a réalisé un remarquable reportage  sur cette énigme.

Elle révèle qu’à la fin du XIX e siècle, Stanislas Bonfils, créateur du Cabinet d’histoire naturelle de Menton, a retrouvé un souterrain qui reliait le château à la voie romaine.

Voici ce qu’il écrit :

«  La petite porte de ce souterrain, se trouve même dans le mur qui est au fond du magasin qui vient après la grande voûte de la rue Longue vis-à-vis de l’ancien palais des Princes de Monaco. Cette voûte communique avec la rue Mattoni. Si je me souviens bien, c’est dans le courant de l’année 1854 que je me suis rendu compte de ce souterrain. J’ai voulu y entrer, mais il était tellement privé d’air et il y faisait tellement sombre que j’ai été forcé de m’arrêter aussitôt. »

Isabelle Dellerba a poussé son enquête en interrogeant les dernières mémoires vivantes de la ville. Elle a appris ainsi, qu’au début du siècle dernier, les enfants jouaient dans ces souterrains.

Les Anciens connaissent encore le passage qui, traversant la colline débouchait sur la mer et permettait des liaisons directes entre les flots et le sommet. Ce passage qui a été muré pour des raisons de sécurité a été parfaitement décrit par Gaston Leroux.

Le réseau souterrain est parfaitement connu des services municipaux, cependant pour des raisons évidentes de sécurité, leurs accès ont été murés.

Nul ne peut dire à quelle époque ces galeries ont été creusées. Les historiens pensent que l’existence de ces souterrains remonte au début du XIIIe  siècle et de la construction du château. D’autres de leurs confrères estiment que ces galeries ont été creusées au XVIe siècle, lors de l’édification des remparts.

Une chronique locale assure que Casanova les aurait empruntées pour rejoindre l’une de ces conquêtes… 

Restons donc attentifs à toutes les confidences qui concernent le Bugarach, dont l’étymologie n’a pas encore été clairement définie jusqu’à ce jour. Son nom selon certains viendrait de l’arabe « Père des Pierres », ce qui est sans doute plus sérieux que Bugh et Arach, les lutins que nous avons cités plus haut. Pour d’autres son appellation aurait été empruntée à l’hébreu et signifierait « lieu maudit ». (Dictionnaire Encyclopédique de l’Etrange et des Mythes et Légendes)—Roger Antoni— 2000.     

 

Guy Tarade et Christophe Villa-Mélé©

Photo : babelio.com